vers les jachères où les sources vives brassent des runes de rocs et d’ongles. Ça ulule, ça hurle, les nuits sont glacées, les étoiles toujours inaccessibles mais le cœur résonne dans le bois, dans les pierres.
Tambours, feux couvés. Flammèches, camouflage des crinières.
Nuques renversées. Transe insolente. L’âme s’encorde aux cailloux sorciers.
Cathy Garcia, Fugitive, Cardère éditeur Partage de Dominique A, heureux facteur poétique
Près de Tovarnik des migrants attendent un bus. On ne les voit pas.
Tous instants décisifs. N’oublier, le monde est là.
Et respirer. Respirer.
Contre l’essoufflement, chaque jour, d’heure en heure, respirer, chaque jour, respirer, d’heure en heure, aller un peu plus loin, n’aller nulle part, de bonté et d’ardeur.
Sur la route de rien.
Ce matin, de nuit encore, cette folie de sauter pieds nus, l’herbe drue de rosée froide, dehors, jaillissant du sommeil, dehors.
Pas de peur, pas mourir, pas aujourd’hui.
4° ce matin.
Je crois qu’il n’y a pas de lumière en ce monde sinon ce monde (nous avions tout perdu en aimant) […]
Claude Favre, Sur l’échelle danser, Éditions série discrète Partage de Dominique A. Heureux facteur poétique
Si tu envies leur erre, suis-les Jusqu’au bout. Suivre leur vol, suivre Leur nage, jusqu’à devenir Rien. Rien que le bleu d’où un jour A surgi l’ardente métamorphose,
Le Désir même de nage, de vol.
François Cheng, Quand les âmes se font chant, Cantos toscans, Éditions Unes Partage quotidien de Dominique A, heureux facteur poétique.
Ici, tu vois, tout est tranquille Ici, ça va, ça vole, ça coule Et s’il n’y a pas les lumières de la ville La lune, c’est pas mal comme ampoule
C’est pas mal, les étoiles, à l’aise C’est pas rien, la terre le matin Voir le soleil qui s’ couche au creux d’une falaise Et se lève là-bas sur un bouquet de thym
Et puis, puis surtout, bien souvent, très souvent Y a des coups, des beaux coups, beaucoup d’vent Dorénavant, toi qui vends, soi-disant, vends du vent Tu feras moins le malin, l’important Devant autant de vent
Ici, tu vois tout est sauvage Ici, la garrigue, le rocher Avec la vigne pour faire bon ménage La vigne a l’esprit de clocher
Les clochers, ils ont la dégaine De clochers d’églises mexicaines Imperturbablement laissant tomber leurs plombes De bronze sur les saisons et sur les tombes Et puis, puis surtout, bien souvent, très souvent Y a des coups, des beaux coups, beaucoup d’ vent Tour à tour vent émouvant, enivrant, déchirant Allégresse et détresse qui s’ mélangent Vent de diable et vent d’ange
Et puis tout redeviens paisible Tu peux sortir ton cerf-volant Et si ton chant passe à coté d’ la cible Autant, autant en emporte le vent
Demandez votre exemplaire :-))) Accompagné d’une rencontre avec les co-autrices c’est idéal. Événements autour de la transmission, la recherche et les arts, bienvenus.