Jeanne M. l’unique

« Moi je compare ma vie à un terrain dont j’ai hérité. Il y a des gens qui vont hériter d’un terrain magnifique au bord de la mer avec euh des roses des magnolias du mimosa, tout ce que tu veux, et puis il y a des gens qui ont un terrain, il  va falloir enlever toutes les pierres, là il y a beaucoup d’ombre, on peut planter ces plantes-là, pas d’autres… donc il faut apprendre la terre que l’on a à cultiver. Moi ce que j’espère, c’est à la fin de ma vie laisser un beau jardin. Le destin c’est ça, c’est le morceau de jardin que l’on vous a donné. Il y a des gens qui ont des jardins magnifiques et qui ne s’en occupent pas et puis il y en a d’autres qui auront bout de terre difficile et tout et qui va être un paradis… »

« … cette fille me plaît, elle veut être libre, elle invente sa vie à chaque instant… »

« Son besoin d’harmonie, et de faire les choses du mieux possible, c’est vraiment l’amour du travail bien fait, exécuté, le besoin d’ordre aussi, le besoin… la discipline. Et ça l’a conduite beaucoup vers des personnalités qu’elle disait, ou que les gens jugeaient, sévères c’est à dire qu’elle allait, où il y avait non pas une difficulté mais pas la facilité. Jamais d’à peu près non plus, il faut faire les choses à fond et bien. Du mieux possible. »

« J’ai tout appris à travers les livres. Parce que dans l’éducation, la famille où on ne parle pas, on ne révèle rien. Où on a conscience qu’il y a des rapports très complexes avec les adultes, ben c’était un voyage extra-ordinaire… et je dis toujours… il faut avoir lu l’Iliade et l’Odyssée, on sait tout. Ça et l’ancien testament. C’est la base même. Les poètes sont des voyants, entre guillemets. Ils savent traduire des choses que l’on va expérimenter plus tard dans sa vie, pas seulement sa vie personnelle, mais la vie du monde, les transformations…  j’ai toujours eu cette avidité, cette curiosité, de savoir… on a envie de tendre l’oreille, on a envie de comprendre, on a envie de… j’avais une vie de rêveries, de réflexions… »

« Elle avait retourné la chose, c’est à dire elle disait que ç’avait était une chance cette opposition… parce que ça lui avait permis justement d’aller contre, et d’aller plus loin, plus haut. Elle était vraiment convaincue que dans la vie il faut se servir de tout ce qui arrive »
… … …

Extraits de : https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/jeanne-moreau-lunique-1928-2017

Merci à Anne G. pour m’avoir offert ces ondes.

Une réflexion sur “Jeanne M. l’unique

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