au chant du berger solitaire
qui use du bois de son propre corps
pour alimenter le feu créateur
J’adhère au voyou à l’oeil louche
qui jette son mégot contre une meule de
paille pour griller l’antre du métayer
J’adhère à la chute des eaux supérieures
qui lavent notre crasse et fait
des vierges avec des putains épuisées
J’adhère au feu à l’eau au sang
quelle que soient leurs sources
et leurs embouchures
J’adhère à l’élément trouvé
pour faire la soudure
dans les mines de la nature.
Angèle Vannier, Choix de poèmes, Éditions Seghers