qui très loin sont captifs
Dans le silence ; aux âmes enchaînées
Par la longueur des muettes années
En nul ne sait quels abîmes plaintifs ;
À ceux dont l’ombre a tant de murs sur elle
Qu’ils n’ont jamais pu donner de nouvelle
De leur nuit noire aux gens qui sont dehors ;
Ceux pleins d’appels dont nulle voix ne sort,
Dont le secret cherche un mot qui l’emporte ;
Ceux dont le cœur bat sans trouver de porte,
À tous ceux-là – je ne sais pas combien –
Je viens. Je suis petit oiseau, je viens.
Je viens, je suis moucheron, un rien frêle.
Une aile. Et j’ouvre et je donne mon aile
Pour alléger leur épaule et mon chant
Pour délivrer mon âme à travers champs. […]
Marie Noël, Chants de la merci, Gallimard
… de la part de Dominique A., Chronique Juste un poème