pour nous rendre compte de la formidable suprématie de la science et de la médecine sur la vie des individus. Nous vivons la démonstration flagrante de l’existence d’un biopouvoir d’ampleur planétaire ! Le contrôle de la vie des individus par la médiation de la santé, ou biopolitique, contre laquelle Foucault mettait en garde est, en cette période, criant.
Profitons de ce moment de réclusion pour réfléchir à cette dépendance inouïe de l’homme envers la médecine, que dénonçait déjà Ivan Illich. Cette emprise a grandi à un tel point qu’elle est aujourd’hui capable d’arrêter le cours du monde. Un nombre incalculable de vies souffriront, voire s’effondreront, sous les effets secondaires de cette crise sanitaire. À force d’avoir encouragé la quête infinie de santé et de sécurité, nous avons, paradoxalement, rendu la vie extrêmement fragile… Tâchons de devenir plus indépendants vis-à-vis de ce biopouvoir en tentant d’appréhender cette crise sanitaire, non comme une maladie, mais comme un symptôme civilisationnel. »