Ça sert à quoi, exposer ?
Et bien, ça permet de créer, de s’exprimer – chacun à sa façon bien entendu.
Et de se mettre une coup de pied au derrière, et de se regarder en face !
De découvrir d’autres… et soi !
Ça permet de prendre sa voiture, de rouler ailleurs, de voir différent, d’écouter la radio, et de découvrir des poètes !
Et d’ouvrir un monde, encore un… vertige !
Écoutez-ça ! C’est magnifique !
https://www.franceculture.fr/emissions/creation-air/aujourdhui-ailleurs
Lisez-ça ! La vie est belle… malgré tout !
http://www.leshommessansepaules.com/auteur-Lembe_LOKK-664-1-1-0-1.html
LA POÉSIE N’EST PAS UN DIRE, MAIS UN DÉBLAIEMENT, UNE INSTAURATION
(Extrait) La poésie ? Ce n’est pas ajouter des livres à d’autres, sur des rayons de bibliothèque, pour faire avec eux une littérature, et son histoire, et de la culture, autrement dit de la mort, non, c’est tenter de rendre aux mots la pleine mémoire de ce qu’ils nomment : ces choses simples qui sont de l’infini, de la vie, quand on les perçoit dans leur immédiateté, mais que notre discours conceptualisé, tout analytique, remplace par ses schèmes, ses abstractions. Et ce projet, c’est évidemment une tâche qu’on n’en finira pas d’accomplir, puisque le langage ne peut prendre forme qu’en différenciant les figures dont il va faire son monde, ce qui le conduit à définir, classer, substituer des lois à des présences. La poésie tente de remonter ce courant, elle ne le peut, elle doit chercher des façons indirectes d’être la mémoire de l’immédiat, de réveiller l’être parlant de son sommeil conceptuel, et même ce travail du négatif, c’est difficile, c’est sans fin, d’autant que la pensée ambiante, dans des sociétés occupées à tout autre chose, cherche sans fin aussi à étouffer cette voix. Une situation où ce qui va importer surtout, c’est la lucidité de qui œuvre, son obstination à comprendre qu’il y a dans les mots, les pensées, même les émotions de chaque moment de sa vie, des forces qui le détournent de l’intuition qui l’anime… Yves BONNEFOY, Revue Les Hommes sans Epaules n°43, 2017