Un clown est mon ami, un clown bien ridicule. Et dont le nom s’écrit, en gifles majuscules
Pas beau pour un empire, plus triste qu’un chapeau. Il boit d’énormes rires, et mange des bravos !
Pour ton nez qui s’allume, bravo ! bravo ! Tes cheveux que l’on plume, bravo ! bravo !
Tu croques des assiettes, assis sur un jet d’eau. Tu ronges des paillettes, tordu dans un tonneau
Pour ton nez qui s’allume, bravo ! bravo ! Tes cheveux que l’on plume, bravo ! bravo !
La foule aux grandes mains, s’accroche à ses oreilles. Lui vole ses chagrins, et vide ses bouteilles
Son cœur qui se dévisse, ne peut les attrister. C’est là qu’ils applaudissent, la vie qu’il a ratée…
Pour ta femme infidèle, bravo ! bravo ! Et tu fais la vaisselle, bravo ! bravo !
Ta vie est un reproche, qui claque dans ton dos. Ton fils te fait les poches, et toi tu fais l’idiot
Pour ta femme infidèle, bravo ! bravo ! Et tu fais la vaisselle, bravo ! bravo !
Le cirque est déserté, le rire est inutile. Mon clown est enfermé, dans un certain asile
Succès de camisole, bravos de cabanon. Des mains devenues folles, lui battent leur chanson
Je suis Roi et je règne, bravo !bravo ! J’ai des rires qui saignent, bravo ! bravo !
Venez ! que l’on m’acclame, j’ai fait mon numéro. Tout en jetant ma femme, du haut du chapiteau.